L'implantation spiritaine - Abbaye Notre-Dame Langonnet

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L'implantation spiritaine

Son histoire > L'arrivée des Spiritains

La présence d'une communauté spiritaine depuis 1858

Bretonne par ses origines, la Congrégation du Saint Esprit fondée par un jeune étudiant rennais, Claude Poullart des Places (1679-1709) et François Libermann (1802-1852), avait toujours conservé de fortes attaches en Bretagne.
           Un premier essai s'avéra infructueux: en 1853, sur proposition de l'abbé Jean-Marie de La Mennais, les Spiritains acceptèrent la direction du collège de Ploërmel. Ce fut un succès mais les frères de l'Instruction chrétienne eurent peur d'être absorbés par les Spiritains; dès l'année suivante l'expérience fut arrêtée.
           Quelques années auparavant, l'abbé Maupied (1814-1898) avait fondé à Gourin un collège de garçons (qui, par la suite,  deviendra le pensionnat des Dames bleues de St Joseph de Cluny et, aujourd'hui, le lycée Jeanne d'Arc). Il s'est très vite trouvé à l'étroit et convoîtait déjà l'abbaye de Langonnet occupée par les haras nationaux où il se proposait d'établir un orphelinat, une colonie agricole et une ferme modèle. En 1854, il fit appel aux Pères du Saint Esprit et leur transmit son œuvre  et ses projets. En 1805 l'établisssement - tout en demeurant collège - se transforma en séminaire recevant les jeunes aspirants et les scolastiques de la congrégation du Saint Esprit. Ils avaient toujours en vue l'acquisition de l'abbaye.
           Les pourparlers avec les autorités civiles traînant en longueur on se décida à investir la place en commençant par la forêt dont les Spiritains étaient devenus locataires en lieu et place de l'abbé Maupied.


La première occupation de Langonnet par les Spiritains s'est réalisée à la ferme de Kerlerois (aujourd'hui Saint Jean Baptiste), à partir d'un premier groupe de jeunes détenus de la colonie pénitentiaire de St Ilan. D'autres acquisitions suivirent: l'hôtel de Tourne-Bride, l'étang de Priziac en vue de l'ouverture d'une pisciculture, enfin la colline de Kermainguy où devait s'établir la colonie pénitentiaire de St Michel.
           Le Père Le Vavasseur, assistant du supérieur général, mena après de longues démarches les tractations en vue de l'acquisition de l'abbaye. Par décret signé de Napoléon III, le 19 mai 1857, le haras impérial fut transféré dans l'enclos de l'abbaye de la Joye, ancienne abbaye cistercienne de femmes, à Hennebont .
          La prise de possession officielle de l'abbaye de Langonnet par la congrégation du Saint Esprit eut lieu le 10 Juin 1858. Le Père Le Vavasseur en sera le premier supérieur. Le jour de la fête du Sacré Cœur,  le lendemain, pour faire savoir qu'une nouvelle communauté religieuse s'était implantée à l'abbaye, la girouette en forme de cheval qui couronnait la tour de la chapelle, fut remplacée par une grande croix.


L'abbaye retrouve alors sa vocation éducative et religieuse. On trouvera progressivement:
un petit scolasticat, postulat des frères, noviciat, collège, petit séminaire colonial, colonie pénitentiaire de St Michel.
         Environ 390 personnes vont vivre dans l'abbaye qui va s'équiper rapidement: en 1861 un moulin hydraulique sera bâti, un barrage aménagé sur la rivière, l'ancien canal agrandi en attendant d'en creuser un autre; un peu plus tard, l'Ellé sera canalisé sur 500m, un pont de pierre réalisé, le tout sera accompli en deux mois par les jeunes de la colonie; un deuxième moulin pourra ainsi voir le jour.
Pendant ce temps la vie de l'abbaye continuait.

En 1870, pendant la guerre, le scolasticat de Chevilly se réfugie à Langonnet; les élèves y  aménagent le chemin de croix, la grotte de Lourdes et la chapelle du Sacré Cœur,  dans le parc;

En 1877, la salle capitulaire qui servait de cave et de magasin au temps des haras et qui était devenu une cuisine au début de l'installation des Spiritains, retrouve une fonction plus digne et devient la chapelle des frères sous le vocable de St Joseph;

En 1880, une relique de Saint Maurice arrive à l'abbaye, escortée par une foule de 20 000 personnes;


En 1884, construction d'un bâtiment pour recevoir le collège (dans la continuité du logis abbatial).

En mai 1902 se déroule un événement qui a beaucoup frappé les esprits: l'éruption de la montagne Pelée en Martinique qui endeuilla la congrégation ( 13 pères, 11 prêtres séculiers, 33 sœurs de Cluny et 28 de Chartres figurent parmi les 30 000 victimes);

En 1903, la loi Combes interdit l'enseignement: le collège et la communauté sont supprimés. Le gouvernement est toutefois contraint de rapporter son décret: l'abbaye ne pourra recevoir que les pères âgés dans une maison de retraite, une exception accordée à une congrégation missionnaire;

En 1904, une turbine fut installée qui fournira l'électricité à l'abbaye; elle existe toujours mais ne fonctionne plus.

En 1927, la vie reprend car l'école apostolique est revenue et prépare, comme autrefois, les prêtres pour les missions;

En 1928, le postulat des frères rouvre ses portes; ceux-ci se formeront à toutes sortes de métiers, hors l'enseignement. Le postulat des frères déménagera à Piré, en Ille et Vilaine;

1930-1936: reconstruction du cloître en béton armé, tel qu'on le voit encore aujourd'hui;

1932: un musée africain s'ouvre et se transformera au cours des années;

L'école apostolique ferme en 1970. Pour occuper les locaux, une section de l'école d'horticulture de St Ilan s'ouvre mais cette annexe ne durera que quelques années et fermera en 1975. C'est alors que sera créé un centre d'animation missionnaire ( le CAM ) ; pendant plusieurs années il rayonnera sur toute la Bretagne et sera aussi un lieu d'accueil et de réflexion sur la mission.Par manque d'animateur, il cessera en 2004 et deviendra un foyer pour les filles du lycée de St Michel;

Dans les années 1940 la maison a abrité jusqu'à 300 Spiritains. "Jusqu'en 1958 des prêtres et des frères y étaient formés.Il y avait des ateliers de menuiserie, de boulangerie, la forge...Les frères construisaient ensuite des écoles, des dispensaires en Afrique..."

L'abbaye exerça aussi un rôle important dans la renaissance de la musique bretonne; elle fut pionnière. Sam Poupon créa le cercle de l'abbaye - "Korollerien An Ellé" - en 1952, en compagnie de Martial Pézennec, Fanch Auffret et du Père B.Vesval.Il fut l'un des premiers (après le groupe de Poullaouen) à relancer la danse bretonne. Il a fété son 60ème anniversaire le 26 février 2012.

Aujourd'hui l'abbaye héberge une quarantaine de missionnaires âgés; diverses paroisses continuent de bénéficier de l'aide des pères encore valides.

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