Saint Michel: de la colonie pénitentiaire au lycée professionnel - Abbaye Notre-Dame Langonnet

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Saint Michel: de la colonie pénitentiaire au lycée professionnel

Son histoire > L'arrivée des Spiritains

    On ne peut relater l'implantation des Spiritains à Langonnet sans évoquer les débuts de Saint Michel, une page peu connue du grand public.
        Au moment de la révolution de 1848 le nombre d'enfants vagabonds, petits délinquants allait croissant; lorsqu'ils étaient pris ils étaient condamnés et envoyés dans des maisons de redressement, des colonies pénitentiaires. Dès 1850, l'Etat décide de confier ces jeunes délinquants à des congrégations et organismes privés. Les Spiritains avaient pris en charge la colonie pénitentiaire de St Ilan (22), répondant ainsi aux préoccupations du Père Libermann.
        Les premiers colons arrivent en mai 1856 dans la ferme de Kerlorois (St Jean Baptiste aujourd'hui) et vivent en situation précaire. Trop à l'étroit, le Père Guyot choisit de les installer sur la colline de Kermainguy, proche de l'abbaye. Le 2 mars 1859, l'annexe de St Ilan est érigée en colonie autonome. Ces colons n'étaient pas des condamnés mais des prévenus acquittés et placés en maison de correction:
En 1861, la colonie comptait 137 personnes de 10-15 ans à 18-20 ans pour 14 membres du personnel,
En 1879, il y en avait 437.

        Le travail réalisé par la colonie a transformé progressivement le paysage agricole des environs. Diverses améliorations et expériences ont permis à la colonie de vivre en quasi autarcie et influé sur les pratiques agricoles locales.
        La colonie de Saint Michel disposait d'une bonne réputation, à preuve l'arrivée en 1865 des 112 colons révoltés du pénitencier du Petit Quevilly qui n'aspiraient qu'à venir à Langonnet...


La colonie fut supprimée en 1888 pour s'expatrier vers Belle- Ile en Mer.
        Mais déjà dès 1876, de jeunes enfants de l'Assistance publique, "les petits parisiens", remplacèrent progressivement les colons. Ils suivaient le même règlement de type militaire et apprenaient différents métiers (menuisier, charpentier, couvreur, cordonnier, forgeron, boulanger...) car peu portés vers l'agriculture.
        La Maison de St Michel qui, jusque là, dépendait de l'abbaye est érigée en communauté autonome le 1er octobre 1897.
        L'œuvre des "petits parisiens" (1898) put continuer grâce aux largesses de Madame Lebaudy, bienfaitrice parisienne; elle finança la pension de quelques 500 petits parisiens pendant de longues années et fit construire de nouveaux bâtiments.
        En 1903, c'est l'heure des expulsions: Saint Michel est retiré à la congrégation du St Esprit, l'établissement fermé. Il fallut évacuer les enfants qui travaillaient à la culture et aux ateliers; les frères et pères furent dispersés. St Michel sera racheté par le baron de Boissieu, maire de Gourin, député du Morbihan, qui se proposait de continuer l'œuvre avec le concours de prêtres et de laïcs du pays .
       Après la guerre 1914-1918, l'établissement s'ouvre aux enfants des environs.
       En 1932, l'œuvre de St Michel s'est rattachée, de son plein gré, à la Société des orphelins apprentis d'Auteuil dont le responsable était, depuis 1923, le Père Daniel Brottier (1876-1936). Il s'intéresse personnellement à la maison St Michel: il réorganise totalement l'institution pour en faire une véritable école d'apprentissage. Il a été béatifié en 1984.
       Aujourd'hui l'établissement-dirigé par la fondation d'Auteuil-reçoit 300 jeunes en difficulté dans les collège et lycée technique. C'est le plus gros employeur de la région.


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