Le temps des haras - Abbaye Notre-Dame Langonnet

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Le temps des haras

Son histoire

Les premiers haras dateraient du Haut Moyen-Age mais ce fut Colbert qui organisa les premiers haras royaux.
        L'Assemblée Constituante vota la suppression des haras le 29 janvier 1790; le rapporteur précisant: "supprimez les haras vendez les étalons; ils seront achetés par des cultivateurs qui les emploieront à la reproduction avec beaucoup plus de succès et d'économie que le gouvernement. "La Convention Nationale compte tenu des besoins rétablit le 22 mars 1795 les dépôts nationaux d'étalons dont les armées de Napoléon allaient accroître le nombre. Par le décret de St Cloud (4 juillet 1806) il est décidé la création de six haras impériaux. Plusieurs sites furent proposés en Bretagne (Josselin, Ploërmel, Le Roc St André...); finalement ce fut le site de l'abbaye de Langonnet qui fut retenu du fait de la situation centrale de l'endroit par rapport à trois départements, de l'existence de vastes bâtiments et dépendances et de la possibilité de se procurer du fourrage à bon marché.
      Par arrêté du 10 juin 1806, le colonel de Croixmare fut mandaté pour recruter des étalons et établir un haras dans les locaux de l'abbaye. Cette décision va sauver l'abbaye de la ruine; en effet, pour abriter employés et chevaux on redonne peu à peu à l'abbaye des toitures, des planchers, des portes et des fenêtres; on remplace les escaliers démolis; la chapelle est transformée en écurie. On construisit même une aile de bâtiment sur l'emplacement du cimetière des moines, situé au nord de la chapelle, pour accueillir un supplément de chevaux.

Son successeur, Mr. Du Dresnay, reçut du ministre de l'Intérieur la lettre de mission le chargeant d'acheter des étalons dans tous les départements de Bretagne.
L'abbaye n'accueillera qu'une partie des 80 chevaux prévus (29 chevaux au départ dont 8 bidets qui avaient la particularité de marcher à l'amble, 41 chevaux en 1813...). La Restauration venue,  puis la Monarchie de Juillet, le haras se réduira à un simple dépôt d'étalons lequel, finalement, verra son siège s'installer à Hennebont. Le décret du 10 novembre 1856 autorise l'échange de l'abbaye Notre-Dame de la Joye, propriété de la Congrégation du Saint Esprit, contre celle de Langonnet.
   Le "haras impérial", puis "dépôt royal" de Langonnet, aura fonctionné durant 50 ans. C'est un bilan mitigé que l'on peut tirer: un centre d'action mal choisi et mal desservi, des moyens financiers insuffisants, la concurrence (création du haras de Lamballe en 1825), un manque de suite dans la direction (16 directeurs de 1806 à 1856) et, corrélativement, un éparpillement des forces.
  L'un des directeurs attentionnés, Ephrem Houël (1838-1847), souligne précisément les difficultés dans ses "souvenirs d'un homme à cheval":

 "Notre bel établissement est peu facile à joindre. Les amateurs n'en connaissent pas les chevaux, tellement le contact est difficile à prendre. De rares sentiers sont tracés dans les roches et à travers les marais.Il n'y vient jamais un administrateur, ni un général, ni un député; et tout cela pour la seule raison qu'on ne veut pas risquer sa vie sur des routes antédiluviennes."

Le haras de Langonnet a permis toutefois d'améliorer la race chevaline en Bretagne. On peut penser qu'il connut un certain retentissement puisqu'en 1927, une délégation turque y vint pour acheter des chevaux bretons, ignorant les nouveaux emplacements d'étalons.
 Il convient de noter également la création de la "société des courses de Langonnet" en 1840: on y instaura les courses au trot pour concurrencer les courses au train; l'hippodrome se situait près de la ferme de Kermainguy. C'est également dans les années 1820 que fut entreprise la construction de l'hôtellerie dite du "Tourne-Bride" et celle de la métairie de Kermainguy pour permettre le logement des étrangers hors de l'enceinte du haras.

 Au final, la création du haras a permis de sauver l'abbaye d'une ruine matérielle quasi certaine. Sans la présence du haras, l'abbaye serait devenue un champ de ruines informes, une carrière de matériaux pour les constructions des environs. "L'œuvre  des moines fut sauvée par des chevaux "selon le mot d'Alberd David.

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